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L'affirmation de soi, une compétence relationnelle, mais pas que !

Vous arrive-t-il, quand vous avez un repas de famille, une soirée entre amis, ou une réunion au travail, de faire semblant d’être d’accord avec les autres ? D’y voir une perspective angoissante à l’idée de vous sentir bloqué·e dans votre tête sans vous autoriser à exprimer votre désaccord ? Ou bien, de bouillir à l’intérieur en vous disant « non mais quel·le ignorant·e celui·elle-là, il·elle dit n’importe quoi et parle sans savoir ! » tout en étant incapable de vous exprimer alors que votre argumentaire est tout à fait adapté et pourrait apporter objectivement à la conversation en cours ?

Peut-être qu’au contraire, pour vous les moments en groupe c’est l’idéal car ce sont les autres qui se chargent de faire la conversation ! Pour vous, en effet, ce n’est pas des plus naturel d’engager la conversation (« ben ouais, pour parler de quoi ? Je n’ai rien d’intéressant à dire moi… »), de l’entretenir (« on a fait le tour, ou on n’a pas fait le tour ? Mince, je ne sais plus quoi dire… Olalala il·elle va s’en rendre compte… ») ou encore de la terminer (« bon, il·elle est bien gentil·lle, mais là il faut que j’y aille, l’heure tourne ! Mais, comment je lui dis sans le·la véxer… ? »)…

Ou bien, lorsque quelqu’un·e vous demande un service, vous avez tendance à y répondre, mais à contre cœur car à l’origine vous aviez autre chose de prévu ? Ou à vous plier en quatre, quitte à être dans une course folle, à être sur tous les fronts pour que tout rentre dans votre planning déjà bien chargé ? (Parce que « si vous ne rendez pas ce service, finalement, ça voudrait dire que vous n’êtes pas un·e ami·e sur qui on peut compter… »)

Et lorsque, à votre tour, vous auriez bien besoin d’un coup de main, vous préférez tout de même vous débrouiller par vous-même, de peur de déranger l’autre, ou pire, d’essuyer un refus !

Et puis, parlons des compliments… Est-ce un plaisir d’en recevoir, ou au contraire c’est une gêne absolue et le sentiment profond d’un manque de sincérité de la part de l’autre ? Peut-être que vous êtes d’ailleurs plus à l’aise d’en donner aux autres, des compliments ? Si c’est le cas, tant mieux car c’est une bonne chose ! Car, en effet, pour certain·e·s, complimenter l’autre, ce n’est pas forcément très confortable, ça demande de se dévoiler, d’ouvrir la porte aux émotions, à ce qui touche… : et pourtant, quel bien fou cela peut faire de venir bousculer l’image que chacun d’entre nous pensons renvoyer aux autres !

Si vous vous reconnaissez dans l’une ou l’autre de ces situations, c’est probablement parce que vous manquez de compétence relationnelle et communicationnelle… et plus précisément, d’affirmation de soi !

L’affirmation de soi, c’est un comportement relationnel équilibré, qui permet d’exprimer ses idées, ses ressentis et ses droits, tout en respectant ceux de l’autre. Elle va être utile dans la sphère amicale, professionnelle, familiale, intime… Et cette compétence relationnelle va concerner notamment la formulation d’une demande, d’un refus, d’une critique et d’un compliment, ainsi que la manière d’engager, d’entretenir et de terminer une conversation.

Ainsi, exprimer ses opinions, ses ressentis, débattre, écouter l’autre, être en accord et fidèle avec ses avis, accepter ceux des autres et savoir s’en détacher, etc, etc… Tout cela, nous l’apprenons peu à l’école (voire pas du tout) et pas toujours dans le cadre familial non plus… Mais, il n’y a pas que lorsque nous sommes enfant que nous pouvons apprendre… Même adulte, c’est possible aussi d’apprendre à faire autrement (sans que ce soit une mince affaire, je vous l’accorde !!). 

 

Le défaut d’affirmation de soi, c’est lié à quoi ?

Plusieurs facteurs explicatifs peuvent évidemment être donnés… En voici une liste non exhaustive :

  • Vous l’aurez peut-être remarqué en lisant les lignes précédentes : il y a des liens interdépendants entre l’affirmation de soi et l’estime de soi ! Pour rappel, l’estime de soi c’est le jugement global que vous avez de vous-même. C’est-à-dire que si vous vous jugez globalement de manière négative, vous risquez de moins exprimer vos opinions, de moins respecter les idées de l’autre, de moins accepter un compliment, un refus, etc., et inversement : si vous exprimer moins vos opinions, si vous respecter moins vos droits et ceux des autres, si vous accepter moins un compliment ou un refus, vous allez avoir tendance à vous juger plus négativement ! C’est le serpent qui se mord la queue, finalement… Mais ça veut aussi dire que si vous travailler sur l’un, l’autre devrait également être amélioré !

 

  • Un défaut d’affirmation de soi peut aussi être en lien avec un manque de confiance en ses réelles compétences, pourtant objectivement avérées dans des expériences passées. C’est-à-dire qu’il y a peu de prise en compte et de considération des réussites passées. Vous allez effectivement avoir tendance à les attribuer à la chance, au destin, ou à toutes autres explications autres que quelque chose qui relève vraiment de vous. Au même titre, si vous positionnez votre interlocuteur sur « un piédestal », vous allez certainement avoir tendance à vous comparer à lui·elle mais l’écart entre la manière dont vous juger vos compétences et l’image que vous avez de celles de l’autre, résultera indéniablement à une dévalorisation de vos compétences.

 

  • Comme expliqué très brièvement plus haut, un défaut d’affirmation de soi peut également être lié à un réel manque de compétence relationnelle. Cela peut être dû à différents facteurs, comme un environnement familial pauvre en interaction sociale, ou encore des figures d’attachement (très fréquemment les parents) présentant elles-mêmes un défaut d’affirmation de soi. L’idée ici n’est pas de remettre la faute sur les adultes de référence dans l’enfance, mais plutôt d’expliquer que l’environnement joue un rôle car l’enfant se réfère à ce qu’il connaît et à ce qu’il a appris par l’observation et l’imitation. La bonne nouvelle est que les comportements affirmés, donc relevant de l’affirmation de soi, s’apprennent à tout âge ! Il est clair que les habitudes que vous avez depuis votre plus jeune âge ne vont probablement pas s’effacer définitivement, mais l’idée d’une démarche de changement est bien de rendre le quotidien, et ici les relations sociales, plus acceptables pour vous.

 

Quels sont les conséquences d’un défaut d’affirmation de soi ?

Voici un tableau récapitulatif des différents comportements relationnels décrits dans la littérature scientifique :

Comportements PASSIFS Comportements AFFIMÉS Comportements AGRESSIFS Comportements MANIPULATEURS
Retient son avis Exprime son avis Impose son avis Amène l’autre à être de son avis
Dominé·e par l’autre Egal·e à l’autre Domine l’autre Domine l’autre (perçue après coup)
Frustré·e Calme Enervé·e Calme
Ne se respecte pas Se respecte et respecte l’autre Ne respecte pas l’autre Se sert de l’autre


Lorsqu’une personne présente une tendance à adopter des comportements passifs et/ou agressifs, cela aura des répercussions sur ses relations sociales dues à diverses frustrations, quiproquos ou autres obstinations.

Repli sur soi, isolement socialCes comportements non affirmés peuvent avoir comme conséquences directes ou indirectes :

  • Difficultés dans la création et le maintien des relations sociales (amicales, sentimentales…)
  • Difficultés de gestion émotionnelle
  • Mésestime de soi
  • Déresponsabilisation des conséquences de ses paroles et réactions
  • Prise de décision par rapport aux autres
  • Difficulté à se centrer sur soi car l’autre passe avant
  • Etc.

 

Quelques tips pour améliorer son affirmation de soi

  1. Observer ses attitudes verbale et non-verbale, et les modifier si besoin

Non-verbal : Intonation de voix, débit verbal, contact visuel, posture, distance interpersonnelle

Verbal : Cohérence du discours avec la composante non-verbale, écoute active (brèves remarques d’intérêt : « hum hum », hochements de tête…), phrases courtes, claires et précises, questions ouvertes et fermées

  • Eviter l’accusation par le « TU », les discours moralisateurs, le fait de condamner l’autre ou de lui reprocher…
  • Parler avec le « JE », par ses ressentis : « J’ai été blessé·e lorsque tu as dit …, je n’ai pas trouvé ça juste, je me suis senti·e attaqué·e », plutôt que « tu m’as blessé·e, t’es injuste, tu m’as attaqué·e ! »

 

  1. Porter attention à ses émotions et ses pensées

Il semble important (et primordial ?) d’être conscient·e de ses émotions et de ses pensées, de les accepter et de les exprimer de façon adéquate. D’ailleurs, l’importance d’être « connecté·e » à vos émotions et vos pensées est notamment d’être capable d’identifier le moment il est encore temps de dire STOP si l’émotion ressentie au cours d’un échange est trop forte. Effectivement, quand celle-ci est trop forte, elle vous empêche de vous exprimer de manière adéquate, vous êtes comme sous son influence… C’est possible qu’il soit alors très compliqué d’être acteur·trice dans l’échange. Mieux vaut, à ce moment-là, faire une pause (dire STOP) et reprendre l’échange de manière affirmée une fois que l’émotion est descendue en intensité.

Et enfin, pour simplifier les choses, l’idéal est de faire tout cela en acceptant les façons de penser et les émotions de l’autre… ! Mais comme je le dis souvent : « un pas après l’autre ! »

  1. Accepter que le point de vue de l’autre puisse être différent du sien

Emettre une critique, c’est accepter que ce ne soit pas agréablement reçu par l’autre, attention donc à ne pas « contre-attaquer » mais à rester fidèle à vos émotions, vos opinions, tout en respectant ceux de l’autre.

Recevoir un compliment c’est aussi accepter que le regarde de l’autre sur soi est différent de celui qu’on imagine.

Les opinions, les émotions, les réactions des uns et des autres dépend de son histoire, de l’éducation reçue, de ses valeurs personnelles. C’est-à-dire que vous ne pourrez pas contrôler et anticiper la réaction des autres car elle leur appartient, et elle leur est propre. C’est exactement la même chose pour vous, vous êtes (ou pouvez être) maître de vos émotions, de vos pensées, de vos comportements… A condition d’y être suffisamment connecté·e !

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